La ville de Strasbourg indemnise les héritiers d'un Canaletto volé en 1938 à un industriel autrichien

Le conseil municipal de Strasbourg (Bas-Rhin) a confirmé lundi définitivement un «accord d'indemnisation» de 2,5 millions d'euros avec les héritiers d'un Canaletto volé à un industriel juif autrichien spolié en 1938, lors de l'annexion de l'Autriche par le régime nazi. En 1987, la ville de Strasbourg avait acquis «en toute bonne foi» auprès de deux collectionneurs alsaciens cette oeuvre du peintre vénitien Canaletto, «Vue de l'église de la Salute depuis l'entrée du Grand Canal», rare peinture sur cuivre de format 0,45x0,60. L'oeuvre fait partie aujourd'hui de la très belle collection des peintres italiens, en particulier vénitiens, du musée des Beaux-Arts. Dans cette affaire de restitution de biens juifs spoliés, la ville tenait à conserver cette oeuvre. Un accord précédent avait ramené de 3,5 à 2,5 millions d'euros le montant à verser aux héritiers au 31 juillet dernier. L'avocat de Los Angeles, conseil des héritiers, a récemment demandé que le chef-d'oeuvre soit restitué, faute d'être payé. Il y a quelques mois, chez Christie's à Londres, «la Fête du Centaure» du Canaletto avait été adjugée 17 millions d'euros. Mais en l'espèce, est prise en compte la valeur de l'oeuvre au jour de la spoliation. Cette opération gèlera pendant deux ans toute autre acquisition. Le maire-adjoint Robert Grossmann a souligné sa «satisfaction», notant que «c'était la première fois en France qu'un tableau n'était pas restitué, mais, avec justice, indemnisé».

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